Ce jeu est une adaptation du principe du Monopoly pour des parties de 30 à 45 minutes de 2 à 4 joueurs.
Il permet de travailler de façon ludique :
- la manipulation de la monnaie
- la différence valeur/quantité et valeur des chiffres en fonction de leur position dans le nombre
- le calcul mental de sommes et d'additions à trous pour le rendu de la monnaie
- la décomposition des nombres pour réunir la somme voulue avec les pièces et billets disponibles
Connaissez-vous la comptine "n feuilles sur un arbre" que l'on utilise souvent en GS pour travailler sur la décomposition des nombres ?
Le principe est d'avoir le dessin d'un arbre avec dessus n repères signalant l'emplacement des feuilles, et n feuilles à accrocher sur ces emplacements.
On utilise ensuite une petite comptine pour faire tomber les feuilles une à une et dire combien il y a de feuilles tombées et combien de feuilles sur l'arbre.
Quand le principe est bien compris, on peut utiliser ce support pour différents jeux, notamment en "faisant tomber des feuilles" pendant que les élèves se cachent les yeux et en leur demandant ensuite de dire combien de feuilles sont tombées.
Pour passer du comptage au calcul, c'est-à-dire de "je peux dire combien j'ai de jetons en tout si j'en ai 5 rouges et 3 bleus en comptant le total de jetons, ou mes doigts, ou autre..." à "je surcompte, je décompte, je suis capable de trouver l'écart entre deux nombres", il y a un passage à l'abstraction qui a été extrêmement difficile pour nombre de mes élèves. Certains sont restés coincés plusieurs années sans pouvoir passer cette étape, nous contraignant soit à renforcer les acquis en continuant à faire de petites additions et soustractions qui pouvaient (ou non) enrichir leur connaissances des tables, soit à s'acharner avec des tas d'activités différentes à essayer de passer du comptage au calcul.
Cette année, en reprenant bien depuis le début le travail proposé par Brissiaud dans "Comment les enfants apprennent à calculer" sur le calcul à l'aide de collections témoins organisées, trois élèves avec qui nous étions bloqués depuis un moment ont enfin franchi cette étape complexe.
Le jeu de l'escalier est une proposition de Brissiaud dans "comment les enfants apprennent à calculer" pour s'entraîner à déterminer le résultat d'un ajout ou d'un retrait en utilisant des réglettes avec cache (par comptage, surcomptage ou calcul).
Parfois certaines choses qui nous semblent évidentes ne le sont pas pour les élèves et c'est alors bien compliqué de trouver des activités pour les leur faire comprendre... Cette situation s'est présentée dans ma classe avec des enfants qui pouvaient faire de petits calculs et compter au moins jusqu'à 100 mais qui ne comprenaient pas qu'ajouter ou enlever 1 revenait à donner le précédent ou le suivant d'un nombre. On se retrouvait avec des résultats aberrants car ils ne sont pas encore efficaces avec leurs techniques personnelles de calcul, alors qu'il n'y avait en soit pas besoin de calculer.
Les relations numériques de base : compléments à 5, décompositions des nombres de 5 à 9 par 5, compléments à 10 et décompositions des nombres de 10 à 19 par 10, ne sont souvent pas "instinctives" pour les élèves qui arrivent en CLIS après une ou plusieurs années en classes élémentaires ordinaires. En effet, de nombreux élèves arrivent avec de petites notions de calcul, voir même des rudiments de technique opératoire mal compris, que l'on essaye de rendre plus clairs pour les faire progresser sur ces acquis. Mais on se rend souvent vite compte que beaucoup de ces enfants, s'ils comprennent bien la logique de ce qu'on leur fait faire, font des erreurs car ils ne mettent pas de sens sur les écritures numériques, sur les écritures arithmétiques, ou encore car ils ne conceptualisent pas bien les relations numériques entre les nombres qui construisent les premiers éléments instinctifs de calcul.